détail d'une oeuvre
Ce samedi 11 janvier avait lieu le vernissage
de la dernière exposition de Philippe Cognée à la galerie Daniel Templon à
Paris. En voici quelques extraits à travers mon modeste appareil photo.
C’est dans la toute nouvelle galerie TEMPLON,
rue du Grenier Saint-Lazare à Paris inaugurée en 2018 que Philippe COGNEE nous présente sa dernière série Carne dei Fiori. Ce titre en italien nous
rappelle aux origines de la peinture européenne de Cimabue à Giotto mais aussi
que l’artiste fût Lauréat de la Villa Médicis à Rome en 1990.
Après sa dernière série Crowds en 2017 Philippe Cognée change ici radicalement de sujet pour nous
offrir une peinture où chair, nature vivante et nature morte se retrouvent.
D’emblée en entrant dans cette galerie aux
grandes baies vitrée ouvertes sur le monde puis à droite dans l’espace
d’exposition notre regard est happé par une œuvre monumentale où les tons rouge
et noir dominent.
L’artiste est là et discute avec chaque
personne désireuse de le voir. J’ai alors pu le rencontrer à cette occasion et
lui parler brièvement de mon travail et de ce blog. J’ai découvert un homme
souriant et abordable désireux de nous faire pénétrer dans un univers où la
peinture est sa préoccupation majeure.
Car le véritable sujet est la peinture même et
Philippe Cognée à travers cette nouvelle série où l’artiste aime à rendre
compte du désordre ou d’un aspect chaotique des choses nous propose une
peinture où la question de notre propre finitude est omniprésente (à lire le très nourrissant La fierté des fleurs de Djamel Meskache, en conversation avec
Philippe Cognée et servant de support à cette exposition). Plus que tout
l’artiste répond à une urgence créatrice et s’engage une fois de plus avec
cette série, et chaque fois avec plus de force, dans la réalité d’un être
vivant au cœur de ce monde.
De Carne à Carcasses, sa série de 2003, il n'y a qu'un pas. De la viande d'abattoir aux fleurs Philippe Cognée poursuit sa quête. Ici la fleur et la chair se rejoignent.
détail d'une oeuvre
Alors que ses premières séries du début des
années 90 représentaient des objets du quotidien (frigo, machine à laver) ou
comme Jasper Johns déclare en 1959 qu’il
désire que le spectateur regarde ses tableaux « comme s’il regardait un
radiateur », Philippe Cognée bascule ici de la banalité à la beauté du
réel sublimée par sa peinture.
A la vue de ces beautés fanées, flétries sur
fond noir la peinture de Philippe Cognée devient obsédante et on a envie de s’y
fondre comme la cire de sa peinture elle-même.
Pour monumentale et déroutante qu’elle soit
cette série nous plonge dans un univers où l’être humain fait de chair et de sang
doit affronter ses angoisses les plus profondes dans un monde en perpétuel
mouvement. Pivoines, Tournesols et Amaryllis en memento mori.
Ces Fleurs de chair, inquiétantes Vanités,
nous rappellent un monde en déliquescence où la cire vient fondre nos ultimes
tentations, nos dernières obsessions où le sexe, la vie et la mort se
rejoignent.
C’est en affrontant la fin que l’artiste, par
son œuvre, nous procure un sentiment d’éternité.
détail d'une oeuvre
L’exposition est visible jusqu’au 7 mars 2020.
Merci de votre visite sur ce blog,
Bon début d'année 2020 à tous,
Bon début d'année 2020 à tous,
A lire :
Djamel MESKACHE, La Fierté des Fleurs, sur les peintures de Philippe COGNEE,
Editions Tarabuste, 2019.