samedi 1 janvier 2022

Le Bel Art de Mahjoub Ben Bella au MUba de Tourcoing


Quoi de mieux pour débuter cette année 2022 qu'une exposition vivante et colorée.
C'est ce que présente en ce moment le MUba de Tourcoing en hommage au peintre franco-algérien Mahjoub Ben Bella disparu en 2020. 

La peinture de cet artiste installé à Tourcoing dans les années 70 reflète des influences, un mode d'expression commun avec les expressionnistes abstraits américains et le dripping de Jackson Pollock. Une référence que l'artiste revendique et cela m'a frappé lorsque je suis entré dans la salle d'exposition du musée.  

Chorégraphie, quadriptyque, 2011 (photo de l'auteur)


Jackson Pollock, One:Number 31, MoMa (photo de l'auteur)


Le geste de la calligraphie arabe que pratique Ben Bella au début de sa carrière se transforme en mouvement, un espace commun à la musique aux arts plastiques et à la danse. De l'écriture à la musique du geste. Tout est là dans l'oeuvre colorée, riche, vivante de l'artiste qui resta toute sa vie attaché à la région du Nord. 

Il a travaillé en collaboration avec des musiciens et des chorégraphes, inspiré par le Jazz de Miles Davis ou la musique de John Cage (voir les liens entre John Cage, le chorégraphe Merce Cunningham et Robert Rauschenberg dans mon article sur Jasper Johns )

Voici quelques oeuvres qui m'ont marqué lors de ma visite au MUba (toutes photos de l'auteur)

Tension bleue, 1991

Océaniques II, 1996 


L'Oiseau de feu, hommage à Igor Stravinsky, 2011 


Vue sur la grande salle


L'oeuvre Signatures, 1993, réalisée en direct pour le Ballet du Nord


Tensions, 1973



Epure jaune, 2005

Mahjoub Ben Bella site également dans ses influences l'artiste américain Mark Tobey (1890-1976), dont on retrouve quelques oeuvres dans une autre partie de l'exposition. Tout comme Ben Bella l'art de Tobey s'est construit avec l'étude de la calligraphie (chinoise et arabe).

On trouve aussi dans une autre salle du MUba une autre artiste ayant étudié la calligraphie chinoise durant 10 ans auprès de grand maîtres et ceci de façon rigoureuse et ascétique. Dans son oeuvre la peinture et le corps en mouvement ne font qu'un.  Il s'agit de l'artiste française Fabienne Verdier (1962). Il faut lire son livre Passagère du Silence (2003, Albin Michel) pour se rendre compte de l'engagement de l'artiste pour son art. Un engagement total du corps de l'artiste avec la peinture et avec son oeuvre, que pratiquait Ben Bella, et que l'on retrouve également chez Joan Mitchell

Deux oeuvres de Fabienne Verdier de 2018 (Remonter le Fleuve et Synchronie) sont présentées au MUba

Remonter le fleuve et Synchronie

détail

L'exposition consacrée à Mahjoub Ben Bella est visible au MUba jusqu'au 21 février 2022.


Belle année 2022 à tous,






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