samedi 1 mai 2021

Fabrication d'un support en bois pour la peinture à l'encaustique


blocs de cire pigmentée à l'atelier, avril 2021


Ce blog fête aujourd'hui ses 6 années d'existence !
Voici un article qui vous permettra de réaliser un support en bois pour la peinture à l'encaustique.
 
Si comme moi vous aimez le contact du bois la réalisation d’un support en bois, étape préalable nécessaire pour la peinture à l’encaustique, sera un vrai plaisir. Outre la satisfaction de fabriquer ses propres supports à peindre il y a aussi le besoin de créer soi-même sans passer par la nécessité de consommation d’un produit mettant en œuvre une production industrielle énergivore pour la planète (non seulement lors de la fabrication puis lors des nombreux transports du lieu de production vers l’atelier de l’artiste).  

Si vous n’avez pas encore essayé le travail du bois ce petit article vous aidera dans la réalisation du support  et j’espère vous donnera envie de vous y mettre ! Vous verrez, vous y prendrez goût.
Par contre si vous souhaitez vous consacrer uniquement à la pratique de la peinture il existe des support en bois « prêt à peindre » en vente dans le commerce auprès des grandes enseignes de matériel pour artistes.
 Le prix d’achat pour ces produits est assez élevé : 26,50 euros pour un châssis de la marque Tintoretto en  30x30 cm au Géant des Beaux Arts ou 49,95 euros pour un 50x50 cm. Le Châssis Bois de chez Rougié & Plé est moins onéreux : 9,60 euros pour un 40x40 cm mais il vous faudra retravailller le support avant de peindre car la surface n'est pas uniforme (plusieurs planches de bois composent le support).
Les supports « prêt à peindre » sont utiles pour des petits formats par contre dès que les dimensions augmentent  le prix de revient est assez élevé, d’où la nécessité de les faire soi-même. Pour des formats plus grands (60x80cm, 70x100 cm et au delà…)  il n’y aura pas le choix : vous devrez les réaliser vous même tout simplement parce vous n’en trouverez pas en vente. Depuis le début de ma pratique de l’encaustique je réalise moi-même mes supports pour des formats allant de 30x30 cm jusqu’à 1m20x1m20.
Le charme de la peinture à l’encaustique réside également dans la beauté de retrouver chaque geste du travail d’artiste peintre : de la réalisation du support jusqu’à la  fabrication des couleurs. Une façon de s’extraire du temps pour mieux se concentrer sur sa création. C’est le but de cet article et de l’ensemble de ce blog depuis sa création en 2015.

Ici le format du support fabriqué est de 30x30cm. Il s’agit de bois de récupération : une plaque de médium de 3mm (à partir d’un grande plaque de médium trouvée sur le trottoir dans un dépôt sauvage) et des tasseaux en pin de section 1,7x2 cm (issus d’un emballage). A partir de cette plaque de médium trouvée j’ai pu réaliser quatre supports de 45x45 cm et trois de 30x30 cm : 100 % récup !

Voici les étapes de réalisation.
Il ne s’agit pas d’une recette gravée dans le marbre mais c’est celle qui me donne les meilleurs résultats. Il y a de nombreuses vidéos sur Internet concernant la fabrication des supports. A chaque artiste de trouver sa façon de faire suivant ses besoins.


Tout d’abord réalisation des angles à 45° avec une scie et une boite à onglet aux extrémités des tasseaux de 30cm pour la fabrication du cadre.
Important : n’oubliez pas de travailler avec des gants de protection lorsque vous sciez du bois !










Puis collage des montants du cadre :

colle et serre-joints type « pince à ressort »  nécessaire au collage, papier de verre


encollage des deux parties à assembler


mise en place des serre-joints
 
Pour une finition propre éliminez rapidement les excès de colle (ici colle à bois prise rapide, 2 min)


 
Une fois que tous les éléments sont assemblés attendre le séchage complet et utiliser du papier de verre (deux grains : moyen puis fin) pour poncer les surfaces et éliminer les irrégularités au niveau des zones de collage, principalement les coins et les côtés.



Le support est prêt à peindre ou presque…. vous pouvez ensuite lui appliquer une couche de gesso pour encaustique ou le recouvrir d’une toile à peindre.



Bonnes créations à toutes et tous !

Merci de votre visite sur ce blog.



lundi 19 avril 2021

L'encaustique est dans la rue

Le 11 avril dernier avait lieu dans la rue du bois à Lille une après midi festive, dans le respect des mesures sanitaires alors en vigueur, permettant aux habitants du quartier de découvrir la peinture à l'encaustique et d’écouter quelques textes lus à voix hautes par l’association La Bocca. Les textes retenus avaient pour thème commun les 20 ans, la jeunesse, le temps qui passe, la vie d’artiste…. 


J’ai réalisé la démonstration de peinture à l’encaustique en interaction avec les textes choisis par l’association et  Gédé, l’artiste avec qui j’ai pu travailler pour la création commune des Fenêtres qui Parlent était présente également.

Marc, un habitant du quartier avait confectionné des madeleines ou chacun pouvait trouver un petit bout de papier reprenant une phrase tirée des textes ou des poèmes.

Tous les sens étaient en éveil pour cet après midi où l’Art et le soleil sont venus réchauffer les cœurs malgré le froid et les mesures de confinements.


Un très bon moment de la vie du quartier qui a permis à beaucoup de personnes présentes de découvrir l'encaustique.


Retour en image sur cet événement qui constituait le temps fort des Fenêtres qui Parlent du quartier de Saint Maurice Pellevoisin à Lille.




L’atelier est prêt





L'artiste au travail



La tente de démonstration




au coeur de l'action !



Quelques oeuvres réalisées pendant la démonstration (encaustique sur papier):









Et vous que faisiez vous il y a 20 ans ?


Un grand merci à toutes les personnes qui ont rendu cet évènement possible.


Prenez soin de vous,

Portez vous bien,




jeudi 25 mars 2021

Encaustique et collages pour les Fenêtres qui Parlent 2021


Les Fenêtres qui Parlent  fêtent leur 20 ans cette année



Les « Fenêtres qui Parlent » ont débuté ce samedi 20 mars sur la Métropole Lilloise.
Quoi de mieux pour fêter l’arrivée du printemps que cette manifestation, dont c’est la 20ème édition cette année, qui invite les habitants à exposer des artistes à leurs fenêtres et mettre des œuvres accessibles à tous dans l’espace public.
J’avais déjà participé à cet événement en accrochant des œuvres aux fenêtres d’une école primaire et chez l’habitant à Lambersart en 2010 puis en 2011 en exposant des photos dans un quartier de Lille.
Pour cette année j’ai proposé à une artiste, GéDé pratiquant le collage et réalisant des livres d’artistes, de se lancer dans une création commune mêlant ma peinture à l’encaustique et ses collages. 
Il a été décidé assez rapidement de créer chacun de son côté une dizaine de formats 20x20 cm en mélangeant collage et encaustique dans le but de réaliser une installation visible depuis la fenêtre d’une habitation du quartier (la vitrine d'une ancienne boulangerie) réunissant l’ensemble des petits formats. Nous nous sommes orientés vers la forme d’un « gâteau d’anniversaire », le thème choisi des Fenêtres qui Parlent de cette année étant « Les 20 ans » . J'ai incorporé à mes oeuvres les créations papier de GéDé et de son côté GéDé a travaillé avec du papier que j'avais peint à l'encaustique. 
Voici un extrait de mes formats (encaustique seul  et collages & encaustique) :



Monotype à l'encaustique

        tressage de papier et encaustique


silhouettes et encaustique


tressage rose-coeur et encaustique 




Il en résulte un ensemble coloré et aérien de 20 formats présentant l’encaustique et les collages de façon indépendante ou mêlant harmonieusement les deux techniques.








L’œuvre est visible jusqu’au 25 avril au 142 rue du Bois à Lille dans le quartier de Saint Maurice Pellevoisin.

Etre artiste c’est se lancer dans l’inconnu, un saut dans le vide permanent.

Bon début de printemps à tous,
Prenez soin de vous,
Sortez, créez : c'est bon pour la santé !





lundi 1 février 2021

Couleurs d'automne à l'école Ernest Renan

 


L'arbre aux couleurs

Lors d'une visite aux Portes Ouvertes d'Ateliers d'Artistes à mon atelier en 2019 j'ai eu l'occasion d'être en contact avec une éducatrice travaillant au sein de l'école maternelle Ernest Renan à Roubaix. Par un heureux hasard cette école se trouve dans le même quartier où mon grand père avait son magasin de fleurs, rue de Lannoy. Mon goût pour la couleur doit venir des fleurs, même si je n’ai jamais connu ce magasin.

Retour en quelques mots et en images sur un évènement qui a coloré ma vie d’artiste et celle des enfants de la classe passerelle de l’école Ernest Renan de Roubaix à l’automne dernier.





Avec l’éducatrice Fabienne Pollet nous avons convenu de trois à quatre ateliers de trois quart d’heure à une heure permettant aux parents et aux enfants d’être en contact avec la peinture et quelques outils de création artistique pinceaux, rouleaux….et cartes usagées type cartes de fidélité (vous en avez une collection dans vos tiroirs ? voici une manière de les recycler !). Les oeuvres réalisées lors de ces ateliers seront exposées dans le dortoir de l'école où les enfants font la sieste. Le projet de Fabienne est simple : apporter de la couleur sur les murs du dortoir et c'est pour cela qu'elle m'a contacté.

Bien que n’étant pas familier de tels ateliers je me suis lancé avec plaisir avec l’aide de Fabienne ayant l’habitude d’être au contact des enfants et organisant déjà ce type d’atelier et de pratique artistique.

Pour des raisons évidentes de sécurité je ne pouvais pas travailler avec l’encaustique chaude avec des enfants ayant moins de 3 ans. Pour une première approche avec la peinture il valait mieux utiliser la gouache et l’acrylique. J’ai quand même réussi à introduire quelques bâtons de cire colorés pour que les enfants puissent tester le dessin à la cire. Gribouillages et premiers traits libres. Quoi de plus simple que le geste d’un enfant ?

(Des artistes comme Mark Rothko ont travaillé avec des enfants pour l’enseignement des arts plastiques. La force des toiles de cet artiste, représentant majeur de l’Expressionnisme abstrait des années 50 et 60, se nourrit de la simplicité et de la liberté du geste de l’enfant hors de toutes les contraintes académiques.)

Contraintes imposées par le contexte sanitaire : masques, gel hydro-alcoolique et 2 ou 3 groupes parent-enfant maximum par séance pour respecter les règles de distanciation dans une salle de petite taille (vous connaissez des enfants n’ayant pas l’envie de bouger au bout de cinq minutes assis sur une chaise ? d’où tout l’art de l’éducation et des professionnels de l’enseignement...)

 Tout d’abord en quelques mots qu’est-ce qu’une classe passerelle ?

C’est tout simplement une classe accueillant des enfants avant qu’ils ne soient en âge d’être scolarisés en école maternelle et servant ainsi de « passerelle » entre le milieu familial et le futur milieu scolaire afin de familiariser les parents et les enfants. Un lien réalisé par l'éducatrice. 

 Bref, voici le résultat en images de ces rencontres vivantes et colorées.

Tout est prêt !


 Premiers tests avec les cartes : étaler la peinture choisie en une ou deux couches qui se superposent puis venir « racler » ou « gratter » avec la carte (les fameuses "cartes de fidélités") pour donner des effets sur le papier. L'enfant choisit sa couleur, les regards s'illuminent en voyant du jaune, du rose ou du vert !

 


 














Puis exercices avec une carte « crantée »




 






Ou tout simplement avec un pinceau...


Ou on fait des dessins avec l'autre bout du pinceau....










Puis avec un rouleau :











Des mamans testent avec succès des empreintes de feuilles !













Et un peu de bâtons de cire colorés :


Echange entre la maman et sa fille, une oeuvre à quatre mains....


Quelques œuvres toutes chaudes en attendant l'accrochage dans le dortoir....






Un grand merci à Fabienne, les parents et les enfants de la classe passerelle, la directrice et toute l’équipe de l’école Ernest Renan qui m’ont accueilli chaleureusement dans leur établissement. Une très belle expérience pour moi.

Merci de votre lecture,

Bon début d'année 2021 à tous !



vendredi 1 mai 2020

La résine dammar #3

La résine dammar #3 : propriétés et mise en oeuvre .
Ce blog a déjà 5 ans !

 Cire d’abeille, résine dammar et pigment bleu outremer à l’atelier

Ce blog fête aujourd'hui ses 5 années d'existence dans des conditions tout à fait particulières : alors que nous devons rester chez nous depuis plusieurs semaines pour combattre le coronavirus, voici  le troisième et dernier volet d’une série d’articles commencée en 2017 et consacrés à la résine dammar.
Ce sera l'occasion de vous plonger dans les différents articles de ce blog pour découvrir l'encaustique ou compléter vos connaissances sur ce médium !

Le premier volet La résine dammar #1 introduisait la résine dammar en explorant ses aspects généraux (terminologie et origine géographique). Puis en 2018 le second article La résine dammar #2 développait de façon plus vaste l’histoire des résines dans la peinture tout en précisant de quelle manière se faisait l’apport de telles résines à propos du sujet qui nous préoccupe ici : l'encaustique. Cet article se basait sur les travaux historiques du comte de Caylus, de Paillot De Montabert et de Henry CROS et Charles HENRY.
Le troisième et dernier article (déjà promis pour 2019) voit ici enfin le jour ! Je n’ai guère de goût pour la précipitation mais il faut bien que chaque chose arrive à son terme à un moment ou à un autre !


Propriétés mécaniques et physiques

Les propriétés mécaniques et physiques de la résine dammar vont lui permettre d’entrer dans la composition de la peinture à l’encaustique pour deux raisons : d’une part cette résine associée à la cire va durcir l’état de surface de la peinture et d’autre part ses propriétés optiques vont donner de la brillance aux couleurs. Ces propriétés étaient déjà connues aux 18ème et 19ème siècles du temps de Caylus ou de Paillot De Montabert dont j’ai pu détailler les expériences dans mon précédent article.
Dans son livre de 2001, The Art of Encaustic Painting, Joanne Mattera précise que plus on ajoute de résine dammar au mélange cire-résine plus la surface sera dure (p.95)


Mise en œuvre 

Au départ la résine dammar se présente sous forme de blocs de différents diamètres qu’il est préférable de casser pour faciliter l’incorporation à la cire en train de fondre. Joanne Mattera conseille de placer les blocs de résine dans un sac en plastique puis de casser les blocs avec un marteau pour réduire la résine en petits morceaux puis en fines particules.


Placer les blocs de résine dans un sac plastique...

...puis les réduire en morceaux avec un marteau.


Ensuite faîtes fondre la cire puis incorporez progressivement les particules de résine dammar. Concernant les proportions de la résine dammar par rapport à la cire celles ci sont habituellement de l’ordre de 1/8 : une portion de résine dammar pour huit de cire. Ces proportions peuvent bien sûr varier. Joanne Mattera indique qu’on peut augmenter les proportions dans une limite de ¼, une mesure de dammar pour quatre de cire. Plus on ajoute de la résine et plus le médium cire-résine obtenu sera cassant.
Dans son livre Peindre à l’encaustique paru en 2016 Sophie Van Moffaert conseille également une proportion de 1/8 pouvant aller jusqu'à 1/5. A vous de tester !

La cire et la résine dammar n’ont pas la même température de fusion : 65°C/150°F pour la cire et 107°C/225°F pour la résine dammar.  Plus les particules de résine seront fines plus elle vont fondre facilement dans la cire. Il faudra contrôler au départ la température du mélange pour que la résine fonde : supérieure à 107°C au départ puis on pourra baisser la température du mélange ensuite vers 74-104 °C.
Voici ce que cela donne lorsque la résine n’est pas assez fondue : elle forme une masse collante au fond de la casserole. Il faut donc dans ce cas augmenter légèrement la température du mélange.

La température de fusion n'est pas suffisante : la résine dammar forme
une masse collante au fond de la casserole.


Lorsqu’on débute dans la préparation de son encaustique il faut vérifier la température avec un thermomètre de cuisine adapté. L’erreur consiste à trop chauffer son mélange : il en résulte des fumées toxiques qui se dégagent et peuvent occasionner des maux de tête dans un local mal ventilé. Il est important de travailler dans un atelier bien ventilé (fenêtre ouverte ou au mieux une hotte aspirante) et de s'hydrater régulièrement.

Précision importante :
Attention à ne pas confondre vernis dammar et résine, ou gomme, dammar. Le vernis dammar est une dissolution de résine dammar dans de l’essence de térébenthine : c’est donc un produit inflammable et qui dégage des vapeurs toxiques lorsqu’il est chauffé. Donc à ne surtout pas utiliser avec l’encaustique ou nous travaillons avec une source de chaleur !
Attention également aux risques de brûlure de la peau lorsque vous réalisez votre mélange résine-cire ou même lorsque vous peignez à l’encaustique.

Puis lorsque la résine et la cire sont bien incorporées on verse le mélange dans un récipient adapté. Pour ma part j’utilise des barquettes en aluminium. La résine dammar présente généralement des résidus plus sombres qui se déposent au fond de la casserole. Lorsqu’on verse lentement le mélange dans les barquettes en aluminium les résidus restent au fond de la casserole et on peut les éliminer facilement ensuite avec un chiffon.


résidus de résine dammar au fond de la casserole 

On peut laisser refroidir le mélange que l’on utilisera ensuite dans la fabrication de sa peinture à l’encaustique en y ajoutant les pigments ou profiter du mélange encore chaud pour fabriquer tout de suite la couleur voulue.

Couleurs en préparation à l'atelier



Tentative de conclusion concernant ces trois articles..... 


La résine dammar utilisée aujourd’hui dans la peinture à l’encaustique résulte d’un héritage lié à l’utilisation ancestrale des résines, depuis les pratiques médicales et rituelles de l’Egypte antique puis l’encaustique des grecs et des portraits du Fayoum en passant par l’histoire de la peinture et la composition des peintures à l’huile et des vernis. La formule que nous connaissons cire-résine dammar-pigments n’est pas une simple recette, elle est la résultante d’une longue série d’expériences et d’histoires humaines tout au long de l’Histoire de l’Art. 
Bien sûr même si comme Joanne Mattera le rappelle dans son livre « encaustic paint is no more difficult to make than hot cocoa » (p.102) il faut souligner que les choses les plus simples sont la résultante d’un long apprentissage et d’une longue histoire liées à un nombre indéfinissable d’expériences humaines ou comme le disait Thomas Edison : « En essayant continuellement, on finit toujours par réussir. Donc plus on échoue, plus on est proche de la réussite ».
Ainsi cette « simple » recette d’élaboration de l’encaustique est attachée à une longue histoire depuis l’Egypte romaine jusqu’à aujourd’hui et ceci est important à prendre en compte lorsque l’on aborde la pratique de l’encaustique actuellement. Malgré tous les moyens modernes dont nous disposons aujourd’hui, la formule de l’encaustique cire d’abeille-résine dammar-pigments est très proche de celle utilisé par les peintres des portraits du Fayoum mais elle s’est affinée au cours du temps en gagnant aujourd’hui une plus grande précision dans la composition de la formule. Cette même formule utilisée par des artistes comme Victor Brauner après guerre ou Jasper Johns encore aujourd'hui. Chaque artiste débutant l’encaustique reproduit ainsi dans son atelier les différentes approches ancestrales tout en se nourrissant des multiples sources d’informations à sa disposition grâce à Internet et aux quelques ouvrages présents sur le marché à l’heure actuelle (voir références en fin d’article).

J’espère pouvoir contribuer avec ce blog à une connaissance plus juste de l’encaustique car ce médium est encore largement méconnu. Je n’ai pas de « how to » à donner, il s’agit juste de relater et de partager une expérience personnelle qui, bien que débutante, me semble compléter ce que je trouve ou ce que je lis à l’heure actuelle sur l’encaustique. 

Cet article vient clore un ensemble technique et historique concernant la peinture à l’encaustique et développé sur ce blog depuis sa création en 2015. De nombreux points méritent une étude plus approfondie mais je laisse cet ensemble en l’état (pour l’instant…).
J’espère que tout ceci vous aura apporté des connaissances complémentaires à votre pratique de l’encaustique sans oublier de passer à l’essentiel : peindre !
N’hésitez pas à me contacter pour me faire part de vos expériences.

Portez vous bien, protégez vous,
Merci de votre visite,




Monotype, encaustique, 2020


Références utilisées pour la rédaction de cet article

Comte de CAYLUS : Mémoire sur la peinture à l’encaustique et sur la peinture à la cire, Paris, 1755

CROS Henry, HENRY Charles : L’encaustique et les autres procédés de peinture chez les anciens, histoire et technique, Paris, 1884

MATTERA Joanne: The Art of Encaustic Painting : Contemporary Expression in the Ancient Medium of Pigmented Wax, Watson-Guptill Ed., New-York, 2001.

PAILLOT de MONTABERT : De la peinture encaustique dans Traité complet de la peinture, Paris, 1829-1851

VAN MOFFAERT Sophie : Peindre à l’encaustique, Editions Eyrolles, 2016